Découvrez le Marais de Vesles-et-Caumont, classé Réserve Naturelle Nationale !
Ilot de biodiversité situé au Sud-Est de la Communauté de communes du Pays de la Serre, le marais de Vesles-et-Caumont a été classé en Réserve Naturelle Nationale en 1997 sur 108 hectares. La demande de classement est à l’initiative de la Mairie de Vesles-et-Caumont qui voulait protéger son patrimoine naturel. La gestion de la réserve a été naturellement confiée à une association Vesloise créée pour l’occasion : La Roselière. Cette association est composée en grande partie de veslois et d’acteurs voulant s’impliquer concrètement dans la protection du marais, La Roselière doit élaborer un plan de gestion, validé par les services de l’État et le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel.
Le marais de Vesles-et-Caumont est situé dans la partie nord des marais de la Souche, vaste tourbière alcaline de plus de 3.000 hectares qui s’étend de Sissonne à Vesles-et-Caumont.
Préservée de l’extraction industrielle de la tourbe, la Réserve Naturelle du marais de Vesles-et-Caumont est un bel exemple des grandes zones humides du Nord de la France. L’épaisseur de la tourbe peut y atteindre jusqu’à 5 mètres.
Le marais est alimenté principalement par la nappe de la craie grâce à de nombreuses résurgences, appelées localement des « plongs ». Les activités humaines ont fortement marqué les paysages mais l’abandon des usages traditionnels a provoqué une progression des boisements. Des pratiques de pâturage et de fauche ont donc dû être adaptées et remises en place afin de restaurer les milieux ouverts.
Des travaux de restauration du marais ont été mis en place, dès les années 2000, en partenariat avec des entreprises locales comme les Établissements Darquennes de Pierrepont (activité reprise par Arc-en-ciel Paysage). Des engins spécifiques, adaptés aux milieux peu portants, ont été conçus pour permettre le déboisement et la fauche exportatrice dans le marais.
Le pâturage a été remis en place et adapté afin de restaurer les milieux ouverts, en collaboration avec l’association Nature et Pâturage. Dans une volonté d’allier la préservation du patrimoine naturel et du patrimoine agricole, un troupeau de bovins de race Bretonne pie noir et d’équins de race Camargue, sélectionnés pour leur caractère rustique et leurs faibles effectifs au niveau national, ont été introduits afin de réaliser un pâturage extensif. Les animaux restent à l’extérieur tout au long de l’année, ne font pas l’objet de traitement antiparasitaire chimique et disposent de plus d’un hectare de pâturage par animal.
Ces travaux de restauration ont permis de retrouver une grande diversité de la flore et la faune qui ont profité de la réouverture du milieu.
Plus de 40 habitats naturels dont 25 patrimoniaux ont été inventoriés : herbiers aquatiques, roselières, végétations de tourbières basses et mégaphorbiaies.
Environ 270 espèces de plantes ont été recensées dont une protégée au niveau national (Grande douve) et 14 au niveau régional (Gentiane des marais, Gesse des marais, Potentille des marais, Potamot coloré, …).
Le marais abrite également plus de 130 espèces d’oiseaux, dont la Locustelle luscinoïde, la Gorgebleue à miroir, les Busards des roseaux et Saint-Martin, nicheurs sur le site, ou la Bécassine des marais, abondante en halte migratoire.
Des études sont également menées par le gestionnaire sur les insectes et autres groupes faunistiques, les résultats sont les suivants :
- 66 espèces d’araignées,
- 120 espèces de papillons, dont le Cuivré des marais,
- 74 espèces de coléoptères,
- 26 espèces de scarabées coprophages, retrouvés dans les bouses des bovins et équins, non vermifugés,
- 55 espèces de mollusques, dont le Vertigo de Des Moulins, espèce relevant de la Directive Habitats,
- 14 espèces d’orthoptères (criquet et sauterelle),
- 34 espèces d’odonates (libellule et demoiselle),
- 86 espèces d’hétéroptères (punaise), en 2016, découverte du Miride (Deraeocoris scutellaris), ce qui confirme la présence de l’espèce en France et découverte de la plus importante station française de Corise (Sigara hellensi),
- 9 espèces de poissons et une espèce d’écrevisse. Les fossés du marais sont des frayères à Brochet.
Tous ces habitats et ces espèces font régulièrement l’objet d’études ou de suivis scientifiques. La liste des espèces recensées.
La découverte de la Réserve Naturelle est organisée lors de visites scolaires afin de découvrir le patrimoine naturel sur le terrain. Des visites pour le grand public sont régulièrement organisées. Sur demande, il est également possible de réaliser des animations pour des groupes. La circulation dans le marais de Vesles-et-Caumont est réglementée.
La Roselière forme aussi les professionnels de demain en accueillant des étudiants pour leur stage d’étude et en organisant des stages de terrain, notamment avec le Lycée Agricole de Fontaine-les-Vervins.
Pour réaliser toutes ces actions, la Réserve Naturelle fait l’objet du soutien financier de la Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement des Hauts-de-France (DREAL), de l’Agence de l’Eau Seine Normandie, du Département de l’Aisne et de la Communauté de Communes du Pays de la Serre.
La Réserve Naturelle du marais de Vesles-et-Caumont fait partie du réseau de Réserves Naturelles de France avec plus 340 réserves naturelles classées (170 Réserves Naturelles Nationales, 167 Réserves Naturelles Régionales, 6 Réserves Naturelles Corse).
La région Hauts-de-France compte 32 Réserves Naturelles Régionales et 10 Réserves Naturelles Nationales dont 5 en Picardie.
Le marais de Vesles-et-Caumont et les marais de la Souche sont inscrits dans l’ensemble des zones de classement : Natura 2000, Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique, Zone d’Intérêt Communautaire pour les Oiseaux et Espace Naturel Sensible pour le Département.
Association « Nature et Pâturage »
L’association « Nature et Pâturage » (ANP) a été créée en 2005 par des particuliers afin de répondre au besoin de La Roselière, gestionnaire de la Réserve Naturelle Nationale du marais de Vesles-et-Caumont, qui voulait mettre en place du pâturage bovin à des fins écologiques sur le marais et participer à la sauvegarde d’une race française à faible effectif.
En choisissant cette race, les deux associations ont voulu participer à la sauvegarde de la Bretonne pie noir (env. 2500 bovins en 2016) et plus particulièrement à un troupeau de lignées anciennes. Leur petite taille (1,10 mètre au garrot) et leur faible poids (400kg pour une vache) facilitent leur déplacement dans le marais. Treize bovins sont arrivés de Saint Nicolas de Redon (44) en avril 2005.
La rusticité des individus est entretenue. Les animaux restent en permanence en extérieur et naissent dans le marais. Quand l’alimentation des animaux est nécessaire, elle est composée exclusivement de fourrage (foin). L’absence d’utilisation d’antiparasitaire permet également de développer la chaîne alimentaire liée aux décomposeurs. Ainsi les bouses sont dégradées plus rapidement grâce à l’action des insectes coprophages qui sont eux même consommés par les oiseaux comme les faisans ou les Bécassines des marais.
Depuis 2007, l’ANP travaille avec une deuxième association, l’Association pour le Maintien et la Sauvegarde des Activités Traditionnelle des marais de la Souche.
Le troupeau est composé d’une quarantaine de bêtes réparties sur l’ensemble des marais de la Souche.
En 2014, sept éleveurs de bretonnes issues des mêmes lignées, répartis dans toute la France, se sont regroupés en association, l’ASVBA (Association pour la Sauvegarde de la Vache Bretonne Ancienne) afin de permettre l’échange d’animaux et consolider le travail de sauvegarde de nos troupeaux.